Crédibilité, conseils et bûche de Noël

Arrêter de se demander si on crédible. S’asseoir dans un amphi recracher ce que l’on a lu nous rend-il plus crédible ? Rend-il nos propos plus fondés ? Plus respectables ?

Ce que j’ai à dire n’a rien de respectable, de politiquement correct. Dire aux gens de reposer ces pastilles pour la gorge, d’aller acheter des citrons, c’est la mort des laboratoires pharmaceutiques.

Dire aux gens que des exercices avec leur seul poids suffisent pour se muscler en profondeur, pour s’entretenir, c’est la fin des folles inscriptions dans les salles dans lesquelles on soulève de la fonte.

Dire aux gens qu’une pomme du jardin de sa grand-mère et une Granny Smith de l’hypermarché d’à côté n’apportera pas la même chose, c’est la fin des supermarchés.

Dire aux gens qu’un moelleux au chocolat fait avec des œufs bios, du sirop d’érable et de la poudre d’amandes n’est pas le même que celui déjà tout fait à base de faux œufs, de farine de blé et de sucre blanc. Au-delà du plaisir de l’avoir fait, d’avoir embaumé son appartement de son odeur chocolatée il n’apportera pas les mêmes choses non plus.

Dire aux gens qu’on peut se faire plaisir avec un bon vin acheté chez le vigneron ou le caviste qui nous transmettent l’histoire de ce vin fait dans le respect de la terre, du voisin, de l’employé, du produit ne revient pas au même que d’être passé dans le petit supermarché du coin acheter de la piquette pesticidée à la belle étiquette. D’ailleurs entre nous, plus l’étiquette est hors norme voire loufoque plus pur sera le produit. C’est comme une pomme bien lisse, bien ronde et une pomme qui donne l’air de s’être pris l’arbre en pleine poire ! La deuxième a toutes les chances de vous séduire… en bouche !

Et si on laissait une chance à nos corps de se soigner, si on les laissait se rééquilibrer sans rien avaler de modifié ? Si on se faisait confiance ? Nos corps se régulent seuls : il n’y a qu’à se remémorer le fameux combo foie gras, champagne, saumon, oie, châtaignes, pommes de terre, fromage, pain de seigle, bûche chocolatée, café, du mois de Décembre. Et ne faites pas les innocents, on le reproduit tous les ans !

Les jours qui suivent on se rue sur les magazines féminins prônant une grosse détox  à base de je ne sais quel remède miracle, mais notre estomac n’a pas besoin d’aide il est plein et n’a plus besoin de rien. Et il nous le fait savoir puisqu’il envoie plus le signal du Digédryl ou du Citrate que d’une grosse pizza/bières. Inutile alors de filer à la pharmacie, il suffit de se reposer, de manger ce qui nous fait encore envie (je parie sur des kiwis et des tisanes à la menthe poivrée) et de faire quelques balades sans oublier de s’étirer. Il n’y a pas d’autres secrets que de s’écouter.

Je pourrais conseiller de tenter de prévenir plutôt que guérir, c’est-à-dire de diminuer la dose de foie gras au 24 Décembre prochain mais qui le ferait ?